L’accueil en âges mélangés : tout savoir
Qu’est ce que l’accueil en âges mélangés en crèche ? Imaginez un peu le modèle de la « petite famille » où enfants de tous…
Lire la suiteCet article est rédigé par la psychologue de notre crèche de Puteaux 🙂
Devant la colère d’un enfant qui peut aller jusqu’à se rouler par terre ou hurler, nous nous sentons souvent démunis parce qu’elle nous semble disproportionnée par rapport à la situation réelle. On se dit alors un peu trop vite qu’il “fait un caprice”. Mais non, les très jeunes enfants ne font pas de caprices. Ils vivent des mouvements émotionnels le plus souvent intenses mais l’immaturité de leur cerveau ne leur permet pas de contrôler et réguler leurs émotions surtout une émotion aussi intense que la colère. Il ne décide pas d’être en colère. Il ne “fait” pas une colère. Il “est” en colère.
La colère est une défense utile. Quand l’enfant est contrarié, c’est-à-dire quand il est confronté aux limites qui lui sont imposées (le non d’un adulte) ou à ses propres limites (ne peut réaliser quelque chose), il est pris par une tension telle qu’il n’a qu’une seule solution : l’expulser, la mettre hors de lui, à l’extérieur de son être pour s’en débarrasser.
Ainsi la colère est une expression de soi et une défense psychique. Elle est par cet aspect, normale, pour ne pas dire banale. Elle est donc très utilisée par les jeunes enfants qui n’ont pas encore les mots pour se dire.
Avec l’âge et souvent vers 6/7 ans l’explosion corporelle de la colère régresse au bénéfice des mots et l’enfant est capable d’avoir une colère verbale. Il devient alors virulent, il argumente sa contrariété, fait face à son parent par un discours de contestation : autre mode d’opposition, autre « joie parentale » et là, à chacun ses attentes et exigences d’adulte sur le respect, les bornes à ne pas dépasser.
Notre rôle d’adulte va être d’aider notre enfant à reconnaître et nommer les émotions qu’il est en train de vivre. Il s’agit également de lui apprendre progressivement à faire la différence entre un besoin et une envie.
la colère est une expression de soi et une défense psychique
Un jeune enfant a tendance à confondre les deux : il vous dira qu’il a besoin de son pull rouge plutôt que de son pull bleu. Il vous dira qu’il a besoin de dormir avec Papa et Maman. En fait, il a “besoin” de dormir, et “envie” d’être avec Papa et Maman… Mais tout a la même importance pour l’enfant. A nous de leur apprendre petit à petit à faire la différence. Face à la colère du jeune enfant, n’oublions jamais que nous sommes des adultes et que c’est lui l’enfant.
Trop souvent la colère de l’enfant entraîne celle de l’adulte et transforme la relation en une relation d’égalité à savoir deux enfants qui s’affrontent. En perdant son contrôle, l’adulte perd son statut de parent et donne une dimension anxiogène à la situation. La colère prend alors des allures paroxystiques puisque l’enfant n’est plus contenu par la présence sécurisante de son parent. Il est important de se rappeler que ce “tsunami émotionnel”, que représente la colère, le met dans un état de réelle détresse. C’est pourquoi, parfois, l’enfant qui “fait une crise” nous regarde et nous tend les bras. Là, il a besoin qu’un adulte le prenne contre lui pour se sentir compris. C’est seulement une fois la tension retombée qu’il sera possible de parler avec lui de ce qui vient de se passer.
Il faut pouvoir lui affirmer notre présence d’adulte, et notre capacité à supporter sa colère. Il ne s’agit donc pas de faire taire la colère mais d’apprendre à l’exprimer de manière « acceptable » et si les parents verbalisent les émotions que le tout petit ressent, il apprendra aussi à mettre des mots sur ce tumulte intérieur.
Si vous avez des questions n’hésitez pas à nous laisser un commentaire, nous y répondrons avec plaisir 🙂
Envoyer un commentaire